Solène Éloquent
Nombre de messages : 4229 Date d'inscription : 06/10/2004
| Sujet: Tuer le temps Mer 11 Mai - 21:52 | |
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Tuer le temps "Bienvenue"
Je déteste le silence Et je n'aime pas l'obéissance Je n'aime pas la solitude Et je refuse les certitudes
Et j'aurais pourtant bien aimé Comme tous les autres pouvoir aimer Mais toute toute la journée Moi j'erre au coeur de mes pensées
Et tuer le temps Est devenu mon passe-temps Moi je déteste le silence Et je n'aime pas l'obéissance
Me reste-t'il encore une chance D'un jour pouvoir me réveiller ? D'échapper à la violence Alors que tout va s'écrouler ?
Les Sales Majestés
Silence et temps!
Deux mots qui à l'origine n'ont pas plus de sens que d'autre mais quand on y réfléchit bien, l'homme aurait-il peur du silence ?
Réfléchissez, combien de minutes de silence avez vous sur une journée? A peine rentré que généralement la radio est allumée, la tv, on bouge, on est en activité et on ne s'arrête jamais ...
Le silence,un mot assez simple et pourtant aussi très compliqué? Est-il facile de resté dans un silence total?
Très vite on en sort, car quand on se retrouve confronter au silence c'est un peu comme si plus rien n'existait, plus rien excepté notre esprit, qui pense encore et toujours, et qu'on entend plus que jamais!
Et le temps, combien de fois n'entendons nous pas ces expression : - je n'ai pas assez de temps - j'ai perdu mon temps - je n'ai plus le temps -... Le temps c'est sacré, quand on y réfléchis, on perd beaucoup de temps voir trop de temps, dormir par exemple
... imaginer, si notre organisme pouvait survivre sans dormir, nous aurions le double de temps .
Dormir c'est "gai", on se relaxe, sans même s'en rendre vraiment compte, mais imaginer le temps perdu sur une vie a dormir ... c'est fou je trouve ...
Oui , peu de gens supportent et recherchent le silence (plus au moins de la musique),
Je suppose que ce silence nous renvoie a notre être, et que peu de gens se recherchent eux-mêmes par peur du vide.
Il y a un philosophe qui a dit a peu prés cela : " Le sage n'a pas peur de la solitude car il est plein de lui même". Sinon il y a des communautés plus ou moins religieuses qui adoptent le silence comme voie vers une élévation spirituelle. Dormir, c'est très utile pour réparer son corps et son cerveau.
Sinon pour le silence, rares sont ceux qui l’apprécient, c'est un fait. D'ailleurs c'est un peu comme rester immobile et a ce propos, une petite citation du grand Pascal sur le divertissement: «On charge les hommes, dès l'enfance, du soin de leur honneur, de leur bien, de leurs amis, et encore du bien et de l'honneur de leurs amis.
On les accable d'affaires, de l'apprentissage des langues et d'exercices, et on leur fait entendre qu'ils ne sauraient être heureux sans que leur santé, leur honneur, leur fortune et celle de leurs amis soient en bon état, et qu'une seule chose qui manque les rendrait malheureux...
Il ne faudrait que leur ôter tous ces soins; car alors ils se verraient, ils penseraient à ce qu'ils sont, d'où ils viennent, où ils vont; et ainsi on ne peut trop les occuper et les détourner.» Divertissement.
Quand je m'y suis mis quelquefois à considérer les diverses agitations des hommes et les périls et les peines où ils s'exposent, dans la cour, dans la guerre, d'où naissent tant de querelles, de passions, d'entreprises hardies et souvent mauvaises, etc.,
j'ai découvert que tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre.
Un homme qui a assez de bien pour vivre, s'il savait demeurer chez soi avec plaisir, n'en sortirait pas pour aller sur la mer ou au siège d'une place.
On n'achètera une charge à l'armée si chère, que parce qu'on trouverait insupportable de ne bouger de la ville; et on ne recherche les conversations et les divertissements des jeux que parce qu'on ne peut demeurer chez soi avec plaisir. Mais quand j'ai pensé de plus près, et qu'après avoir trouvé la cause de tous nos malheurs, j'ai voulu en découvrir la raison, j 'ai trouvé qu'il y en a une bien effective, qui consiste dans le malheur naturel de notre condition faible et mortelle, et si misérable, que rien ne peut nous consoler, lorsque nous y pensons de près. Quelque condition qu'on se figure, si on assemble tous les biens qui peuvent nous appartenir, la royauté est le plus beau poste du monde; et cependant, qu'on s'en imagine [un] accompagné de toutes les satisfactions qui peuvent le toucher, s'il est sans divertissement, et qu'on le laisse considérer et faire réflexion sur ce qu'il est, cette félicité languissante ne le soutiendra point, il tombera par nécessité dans les vues qui le menacent, des révoltes qui peuvent arriver, et enfin de la mort et des maladies qui sont inévitables; de sorte que, s'il est sans ce qu'on appelle divertissement, le voilà malheureux, et plus malheureux que le moindre de ses sujets, qui joue et qui se divertit. De là vient que le jeu et la conversation des femmes, la guerre, les grands emplois sont si recherchés. Ce n'est pas qu'il y ait en effet du bonheur ni qu'on s'imagine que la vraie béatitude soit d'avoir l'argent qu'on peut gagner au jeu, ou dans le lièvre qu'on court : on n'en voudrait pas, s'il était offert. Ce n'est pas cet usage mol et paisible, et qui nous laisse penser à notre malheureuse condition, qu'on recherche, ni les dangers de la guerre, ni la peine des emplois, mais c'est le tracas qui nous détourne d'y penser et nous divertit. De là vient que les hommes aiment tant le bruit et le remuement; de là vient que la prison est un supplice si horrible; de là vient que le plaisir de la solitude est une chose incompréhensible.
Et c'est enfin le plus grand sujet de félicité de la condition des rois, de [ce] qu'on essaie sans cesse à les divertir et à leur procurer toute sorte de plaisirs. Le roi est environné de gens qui ne pensent qu'à divertir le roi, et l'empêcher de penser à lui.
Car il est malheureux, tout roi qu'il est, s'il y pense. Voilà tout ce que les hommes ont pu inventer pour se rendre heureux.
Et ceux qui font sur cela les philosophes, et qui croient que le monde est bien peu raisonnable de passer tout le jour à courir après un lièvre qu'ils ne voudraient pas avoir acheté, ne connaissent guère notre nature.
Ce lièvre ne nous garantirait pas de la vue de la mort et des misères, mais la chasse qui nous en détourne nous en garantit.
Voilà une autre façon de tuer-le-temps
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Thibaud Éloquent
Nombre de messages : 179 Date d'inscription : 27/10/2004
| Sujet: Re: Tuer le temps Mer 18 Mai - 12:31 | |
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