Poésies et Humour |
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| Les deux voyageurs | |
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Solène Éloquent
Nombre de messages : 4229 Date d'inscription : 06/10/2004
| Sujet: Les deux voyageurs Sam 2 Juil - 21:09 | |
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Les deux voyageurs
Le compère Thomas et son ami Lubin Allaient à pied tous deux à la ville prochaine. Thomas trouve sur son chemin Une bourse de louis pleine ; Il l'empoche aussitôt. Lubin, d'un air content, Lui dit : pour nous la bonne aubaine ! Non, répond Thomas froidement, Pour nous n'est pas bien dit, pour moi c'est différent. Lubin ne souffle plus ; mais, en quittant la plaine, Ils trouvent des voleurs cachés au bois voisin. Thomas tremblant, et non sans cause, Dit : nous sommes perdus ! Non, lui répond Lubin, Nous n'est pas le vrai mot, mais toi , c'est autre chose. Cela dit, il s'échappe à travers les taillis. Immobile de peur, Thomas est bientôt pris, Il tire la bourse et la donne. Qui ne songe qu'à soi quand sa fortune est bonne Dans le malheur n'a point d'amis.
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| | | Solène Éloquent
Nombre de messages : 4229 Date d'inscription : 06/10/2004
| Sujet: Re: Les deux voyageurs Sam 2 Juil - 21:18 | |
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La coquette et l'abeille
Chloé, jeune, jolie, et surtout fort coquette, Tous les matins, en se levant, Se mettait au travail, j'entends à sa toilette ; Et là, souriant, minaudant, Elle disait à son cher confident Les peines, les plaisirs, les projets de son âme. Une abeille étourdie arrive en bourdonnant. Au secours ! Au secours ! Crie aussitôt la dame : Venez, Lise, Marton, accourez promptement ; Chassez ce monstre ailé. Le monstre insolemment Aux lèvres de Chloé se pose. Chloé s'évanouit, et Marton en fureur Saisit l'abeille et se dispose à l'écraser. Hélas ! Lui dit avec douceur L'insecte malheureux, pardonnez mon erreur ; La bouche de Chloé me semblait une rose, Et j'ai cru... ce seul mot à Chloé rend ses sens. Faisons grâce, dit-elle, à son aveu sincère : D'ailleurs sa piqûre est légère ; Depuis qu'elle te parle, à peine je la sens. Que ne fait-on passer avec un peu d'encens !
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| | | Solène Éloquent
Nombre de messages : 4229 Date d'inscription : 06/10/2004
| Sujet: Re: Les deux voyageurs Sam 2 Juil - 21:28 | |
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L'aveugle et le paralytique
Aidons-nous mutuellement, La charge des malheurs en sera plus légère ; Le bien que l'on fait à son frère Pour le mal que l'on souffre est un soulagement. Confucius l'a dit ; suivons tous sa doctrine : Pour la persuader aux peuples de la Chine, Il leur contait le trait suivant. Dans une ville de l'Asie Il existait deux malheureux, L'un perclus, l'autre aveugle, et pauvres tous les deux. Ils demandaient au ciel de terminer leur vie : Mais leurs cris étaient superflus, Ils ne pouvaient mourir. Notre paralytique, Couché sur un grabat dans la place publique, Souffrait sans être plaint ; il en souffrait bien plus. L'aveugle, à qui tout pouvait nuire, était sans guide, sans soutien, Sans avoir même un pauvre chien Pour l'aimer et pour le conduire. Un certain jour il arriva Que l'aveugle à tâtons, au détour d'une rue, Près du malade se trouva ; Il entendit ses cris, son âme en fut émue. Il n'est tels que les malheureux Pour se plaindre les uns les autres. J'ai mes maux, lui dit-il, et vous avez les vôtres : Unissons-les, mon frère ; ils seront moins affreux. Hélas ! Dit le perclus, vous ignorez, mon frère, Que je ne puis faire un seul pas ; Vous-même vous n'y voyez pas : à quoi nous servirait d'unir notre misère ? à quoi ? Répond l'aveugle, écoutez : à nous deux Nous possédons le bien à chacun nécessaire ; J'ai des jambes, et vous des yeux. Moi, je vais vous porter ; vous, vous serez mon guide : Vos yeux dirigeront mes pas mal assurés, Mes jambes à leur tour iront où vous voudrez : Ainsi, sans que jamais notre amitié décide Qui de nous deux remplit le plus utile emploi, Je marcherai pour vous, vous y verrez pour moi.
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